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This afternoon ...

Publié par ZeVinZ sur 14 Août 2015

This afternoon ...

Cet après-midi, je pense au rêve de la nuit dernière. Il est rare qu’un rêve soit aussi clair, et il m’est encore plus rare d’arriver à m’en souvenir si précisément. C’en est si rare que ce n’est arrivé qu’une fois. Et là je pense avoir eu le deuxième. C’est le genre de moment où l’on se réveille calme, ni en sueur ni fatigué, mais avec une étrange impression. Pas du déjà vu, pas du ressentiment, pas de brouillard non plus. Chaque étape est cruciale, et tout est mémorisé. Pour ma part, j’ai l’impression qu’une partie de ma mémoire a été violée, qu’on m’a forcé à tout retenir, jusqu’au moindre détail. Je me débats, je refuse, je combats, et bon gré mal gré, j’abdique, persuadé de ne pouvoir rien faire. Et puis, je finis par assumer, par tenter de comprendre pourquoi, et par me dire que peut-être, oui peut-être, j’oublierai des morceaux, des parties insignifiantes, des détails. Mais non. Et je me sens mal.

Cet après-midi, j’ai eu le temps de réfléchir à ce rêve. Ces images défilent, son déroulement se fait en long, en large et dans n’importe quel sens, et il reste toujours aussi précis. Je suis assis, et quelqu’un me sourit. Ce quelqu’un semble rayonnant, et je sais que je l’aime, et que ce sentiment est partagé. Dans mon rêve, on partage, on se découvre, et tout débute quand sa famille débarque, sa sœur me prenant par la main et m’emmenant dans une voiture rouge. Une toute petite voiture où nous tenons à au moins 6. Une toute petite voiture où seules les personnes qui interagissent avec moi apparaissent au fur et à mesure, puis disparaissent quand elles n’ont plus rien à dire ou à montrer. Il y a juste une personne à côté de moi. Une personne dont la totalité des détails, le sourire, le grain de peau et la voix me mettent une grande baffe tant la lucidité est exposée. Cette personne, je ne l’ai pas vue depuis des mois, que dis-je, des années. Et pourtant elle est là, au milieu de ces étrangers, au milieu de ce décor forestier qui défilent à toute allure, au milieu de ce rêve où elle n’a pas vraiment sa place.

Cet après-midi, j’étais perturbé par cette personne, et j’y ai beaucoup pensé. Étonnamment. Bizarrement. Avec affection aussi. Et dans ce rêve, on débarque tous dans une grande pièce, chez cette famille, avec la personne du début qui m’aime et que j’aime, et qui me sourit. Cette même personne qui me fait rire, et que je sers tendrement dans mes bras. Cette même personne qui plaisante, et pousse sa propre famille à me questionner, moi, assis simplement sur ce canapé noir, la lumière éclatante, au point d’en être éblouissante. Une personne qui veut que tout aille bien, et que je me sente autant à l’aise avec elle, qu’avec ses proches. Mais lui, celui qui était en observateur dans la pièce du début, et assis à côté de moi dans la voiture, et bien, il est là, au fond de la pièce, adossé contre le mur, le visage neutre, les bras croisés, et il regarde la scène. Quand je le regarde, il hausse un sourcil, remet ses lunettes en place, mais ne change pas d’attitude. Et je remarque ses cheveux grisonnants, ses légères rides au coin des yeux, et sa barbe rasée de près, surement d’ailleurs rasée juste le jour d’avant. Ce qui me touche le plus, c’est qu’en le regardant, je sens son parfum. Un parfum qui me remémore mille souvenirs, mais un parfum qui, dans ce rêve, ne m’apporte rien. Juste l’envie de me souvenir. Mais c’est impossible, je n’y arrive pas, et fini par reporter mon attention sur la personne qui me sourit et me côtoie. La personne qui me tient la main et m’embrasse tendrement sur la joue. La personne qui fait battre mon cœur.

Cet après-midi, j’ai repensé à la fin de ce rêve. Ces images qui se finissent quand j’enlace la personne qui est à mes côtés, et qui se dit heureuse d’être avec moi, heureuse que sa famille m’aime et que le futur m’attend. Ces images qui se finissent vraiment quand l’observateur au fond de la salle s’approche de moi et se plante devant moi. Du coup, je me dégage de l’étreinte, et je le fixe. D’un coup, il sourit un peu, il me regarde, pose sa main droite sur mon épaule. Je sens ce parfum, mais je ne me souvient pas de qui ça peut être. Là, le rêve se fige, car je réfléchit, et je sais le connaitre. Pas moyen de savoir, de me remémorer, de comprendre. Je le vois comme je vous voie vous, et pourtant rien, pas de souvenir qui pourrait m’aider, aucune idée. Le blanc total. Sur ce constat, je le regarde, et je pense avoir l’air vraiment perplexe. C’est alors qu’il se met à faire un énorme sourire, une légère larme au coin d’un œil. Dans ma main gauche, je sens la main de la personne qui sourit, et d’un coup, j’ai comme une sensation étrange. Comme si l’amour m’envahissait. Comme si le monde était beau. Comme si la vie était reluisante, et que le futur s’ouvrait à un avenir parfait, fait d’or et de lumière, de joie et de rires. Comme si la vie était parfaite grâce à eux deux.

Cet après-midi, quand j’ai pris enfin le temps de penser à ce rêve, et que j’ai décidé de l’étaler sur ce petit papier, j’ai compris de suite qui était l’observateur. Et je ne l’avais pas vu depuis des années, sinon en photos. Et mon cœur s’est pincé à ces souvenirs heureux et doux-amers à la fois. Cette personne, si vous me connaissez depuis longtemps, vous l’avez surement aussi connu. Vous lui avez peut-être aussi dit au revoir avec moi. Et si vous êtes de ceux-là, alors je vous remercie pour tout cet amour. Si vous n’en êtes pas, sachez juste que vous avez peut-être perdu à ne pas le connaitre. Mais qui sait .. ? Si je fais ce genre de rêves dans quelques années encore, alors que je ne l’avais pas fait de façon aussi poignante depuis longtemps, peut-être vous en parlerai-je plus en détails.

Alors P., merci pour hier soir et ce matin. Porte toi bien.

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