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Burry the Hatchet !

Publié par ZeVinZ sur 18 Août 2015

Burry the Hatchet !

J’ai ma hache, et je poursuis ma route. Sa lame est un peu ébréchée, mais sans rien pour la polir, pas moyen de savoir si elle tiendra le choc. Elle m’accompagne depuis longtemps, et en a fait traverser une bonne quantité, de vie à trépas. Alors, elle reste avec moi. Tant qu’elle aura son utilité bien sûr. Avec elle, plus besoin de menaces. Avec elle, plus vraiment besoin de paroles. Son intention parle d’elle-même, mais je pense que les tâches de sang séché y sont pour beaucoup. Posée nonchalamment sur mon épaule, elle oscille de la tête au rythme de mon pas pressé. Elle garde le cap, et me suit dans mes péripéties. Aujourd’hui, elle a soif, et je compte lui donner ce qu’elle me demande. Aujourd’hui, elle a soif, et quand elle boira, je serais satisfais. J’ai ma liste, elle a sa faim : nous semblons faits pour être ensemble.

J’ai ma hache, et j’avance, en destination de la personne suivante, non rayée, de ma liste. Celle-ci m’a été donné il y a longtemps, lors d’un de mes anciens boulot. A l’époque, j’enregistrais les noms, les commandes, les besoins et les demandes administratives de mes chers clients. Clients … enfin, patrons. Patrons : personnes influentes avec des besoins démesurés que je ne comprendrai jamais, et dont les envies et les activités me semblent tout à fait étrangères. Qu’importe, je n’étais pas là pour comprendre, mais pour enregistrer, comptabiliser, accepter et gérer l’argent. Aujourd’hui, ces patrons sont déchus, et n’en sont donc que dans mes souvenirs. Finis les baignoires emplis d’argent et les sacs de liasses à foison. Finie la belle vie. Et comme le monde actuel est décadent, et comme personne ne contrôle plus personne, et comme l’argent ne sert plus, j’ai décidé de prendre ma hache.

J’ai ma hache, et bien qu’on pourrait en rire, elle est pratique. Elle n’a pas besoin d’être rechargée, juste polie. Elle n’a pas besoin d’être graissée, juste d’être tenue. Et elle ne prend pas de temps à s’activer, pour viser, pour s’actionner, et n’a ni gâchette ni corde à tendre, juste une poignée. Un manche finalement, qui permet de la dompter, et de la guider sur le chemin de la rédemption et la vengeance. Une poignée, ferme, solide, qui n’a de but que d’être tenue par son propriétaire. Là par exemple, en défonçant la porte devant laquelle je me trouve, avec cette si jolie hache, je la sens vibrer d’excitation, de passion. Je la sens frémir de plaisir. Et ces sensations, elle me les transmets, comme un courant électrique qui parcourrait mon corps. Cela fait un bien fou.

J’ai ma hache, et elle râle un peu, car l’excitation de la porte passée, je la sens un peu fracturée. Peut-être se fait-elle vieille ? Peut-être voudrait-elle se reposer ? Pourquoi pas, mais avant, elle désire finir ce qu’elle a commencé. Ma hache, c’est comme ma femme. Tout le temps avec moi, à mes côtés, à me guider sur quoi faire et comment le faire au mieux possible. C’est à la fois un enfant dont je prends soin, et à la fois mon animal que je promène, en disant aux passants « regardez comme elle est jolie ! ». J’aime cette relation qui nous unit. Je suis très possessif, et ces interactions n’appartiennent qu’à moi. Parfois, je prête, comme là, actuellement, quand elle est figée au milieu du crâne de la personne de ma liste. C’est comme un cadeau, ou du moins un prêt, vu qu’ils ne veulent plus jouer avec après. Ma hache est gentille, elle rend la vie plus facile, plus courte aussi. Ma hache est une amie, plus sincère que la plus belle des amitiés, et plus solide que les crânes, tant que je m’en occupe bien. Avec ma hache c’est donnant-donnant. Et quand je donne, elle rend aux gens. Personne ne s’en est plaint pour le moment. C’est ça, l’abnégation.

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