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Dead Flowers

Publié le 11 Mars 2013

Dead Flowers

Elles donnent comme l'impression d'avoir été quelquechose, puis de n'être plus. Elles attendent, espérant qu'on leur donne de l'espoir, et souvent, elles sont déçues et jetées par dessus bord. Doivent-elles vraiment continuer à vivre ou doivent-elles se laisser mourir, par dépit, puisque la vie n'a plus rien à leur offrir ? Monolithes vivants de l'ère passée, elles sont la preuve que le temps, implacablement, fait son office. Le Destin, si l'on peut s'exprimer ainsi, est bien cruel. S'élever, grandir, chérir et faire face ne suffit pas. Parce que le temps est oubli, parce qu'il est nostalgie et qu'il donne parfois l'impression de refaire surgir le mauvais en nous, il nous apparait impitoyable.

Mais pour ces fleurs qui se fanent à la pâle lueur de l'aube, il n'a plus vraiment d'importance. Il ne reste que Le Moment, celui où tout s'arrêtera, et cet infime espoir que juste avant cet espace trop court, l'on se souviendra d'elles. Peut-être rêvent elles d'éternité? Elles sont toujours trop fières pour oser l'avouer. Alors elles observent, sans y penser, les gens s'activer autour d'elles. Car quand leur existence est devenue monotonie, elles sont devenues inintéressantes ...

Ainsi va la vie, et surtout la mort. Elles sont peut être absentes, éreintées, et fades, mais elles sont votre sang, votre histoire et votre avenir. Bien à coté de ce vase aux fleurs écorchées par le manque d'entretien, elles regardent par la fenêtre pensant à qui voudra bien ensoleiller leur journée. Mais elles se meurent, et vous n'êtes pas là. Et quand vient enfin la fin, il ne reste que les fleurs dans vos mains...

A l'oubli succède l'indifférence de l'oubli comme un écho muet qui prolonge la durée et augmente l'espace de l'oubli.

Jacques Ferron

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